Jean-Claude Mérillon

... témoignages



Retrouvez-le dans l'émission Jambon-beurre (sur RFO Saint-Pierre et Miquelon)


Jean-Claude Mérillon (A.M. Panigada) Il était
le vendredi 12 janvier 2007
à l'Orient-Express

Quand j'ai écouté pour la première fois Mérillon c'était sur Radio Gizz, une web radio qui diffuse des chanteurs qui ne passent pas sur les ondes hertziennes. 

J'ai donc fini par atterrir sur le site du Mérillon en question. 

J'ai écouté : les gens riaient à chaque fin de phrase, le personnage avait l'air haut en couleurs et chose rare dans le monde des chanteurs : il ne se prenait pas au sérieux. Je lui ai donc envoyé un mail et j'ai obtenu une réponse : voici son numéro de téléphone... 

Allo bonjour c'est Mérillon ... Je lui ai demandé quand je pouvais venir l'entendre.

 N'ayant pas de date prévue à court terme, je lui ai suggéré de passer en fin de spectacle de Chtoff le cheval qui chante (un autre numéro des cabarets parisiens) puis d'appeler à l'Orient Express où j'avais un peu arrangé les choses. Bref après son passage au spectacle de Chtoff, il a fait salle pleine à l'Orient Express... Le spectacle a bien sûr fonctionné dès la première chanson. On a également découvert un Mérillon tendre avec les martiens ou le cimetière....

Gilles de l'Assoc' Bolognaise


A entendre Jean-Claude Mérillon, à 40 ans d'écart, je pense que j'aurais eu en le découvrant sur scène le même choc qu'à la découverte de Bobby Lapointe ou Roger Riffard qui passaient en première partie de Brassens. J'avais alors 13-16 ans et un frère aîné qui me traînait partout derrière lui ! 

J'ai la mémoire défaillante, mais ces souvenirs-là sont bien gravés.

... des chansons comme je les adore ! je commande le CD.

Chazille


Il fut 
le jeudi 19 mai 2005
au Forum Léo-Ferré

Dix-huit heures trente. Les bouchons nous ont lâchés plus tôt que prévu. Et devant le Forum Léo Ferré, comme un lion en cage, le père Mérillon tourne en rond. De l’autre côté du carrefour, on capte la puanteur de la pipe mêlée à celle de l’essence d’un briquet avec lequel il rallume toutes les deux minutes son fourneau qui s’éteint toutes les deux secondes. Il est beau comme un sou neuf, tout en jeans, blouson et futal, des mocassins flambant neufs, un p’tit foulard autour du cou, histoire de rappeler qu’il aurait pu être un autre. On cause un peu, partage son inquiétude, on rigole, on rentre en attendant qu’ils arrivent, espérant qu’ils viendront. Plus que le trac, c’est la peur du vide qui le crispe, le barde des banlieues…

Et, deux heures plus tard, ils seront là. Les amis qu’il a convoqués et qui reprendront les refrains et surtout les amis des amis qui vont découvrir le phénomène et qui riront du rire fort de ceux qui prennent en pleine face et pour la première fois les rimailleries mérillonesques… et qui reviendront avec d’autres amis, un de ces jours ! Petite collation pour nous, petit canon de rouge pour l’artiste. Et c’est l’heure !

En guise d’annonce, le gars du Forum, sûr de son fait, dira que, Brassens et Ferré étant partis devant, il est le dernier des trois grands et que Barclay qui aurait aimé le découvrir, pour cause d’enterrement, sera hélas absent. Donc profitons-en !

Et nous allons en profiter pendant près d’une heure et demie. Comme toujours, il s’étonnera de son succès, s’excusant presque d’être là, se demandant si tous ces applaudissements forts et sincères s’adressent bien à lui. Et nous, nous applaudirons, nous rirons, nous serons heureux pour lui, nous essaierons de lui faire comprendre toute la force de notre joie, de notre amitié, de notre plaisir. Je crois que je n’ai jamais entendu d'acclamations aussi chaleureuses et sincères…

Et, sur la scène, derrière le micro, il fera son crooner pas crâneur, nous chantera sa cambrousse abandonnée, revisitera la vie de Jésus qui va, mais qui pourrait aller mieux, nous expliquera l’Égypte des pharaons, le Tibet des moines et la France de la révolution, escamotera un peu le cimetière, nous parlera de ses déboires sur le net pas très net et de ses envies d’extra-terrestre, sa crainte de la vache folle, les avatars du festival de Roudon sans oublier son HLM et son cœur de rocker mou ! Les tubes viendront alors, comme pour conquérir tout à fait les éventuels hésitants, mais, trop tard, le triomphe sera déjà total. Et ce sera le coup de grâce avec les cons en vert et, naturellement, les trois grands de la chanson, Ferré, Brassens et… Mérillon. Sans oublier pour la fin celle qu’il a failli oublier, la ballade à Gaston !

Seul en scène… Pas tout à fait ! C’est passer sous silence le jeu de scène de l’artiste ! Quand il repousse sa chaise repose-pied pour se lancer dans un rock endiablé, quand il saute en l’air et martèle la guitare comme un tambour. Celle-ci, pas d’accord, finira d’ailleurs par se désaccorder. La belle guitare de Claude Gaisne, comme la cavalerie, viendra à la rescousse et le J.C. sera alors l’homme aux deux guitares, une comme pense-bête avec la liste des textes et des tonalités collée sur la caisse, l’autre comme instrument de musique… qui finira aussi par céder à ses mélodies raffinées. 

La recette Mérillon ? Un beau refrain, un vrai refrain, un de ceux qui rentrent tout de suite dans la tête et qu’on reprend… au refrain ! Et des couplets ciselés par l’expert. Avec ça, une bonne dose d’humour, très grosse, une portion d’autodérision, un énorme zeste de tendresse, une pointe de révolte et le tout arrosé à l’humilité.

Et ça fait, tout ça, une superbe soirée, ça met en réserve de merveilleux souvenirs ! Ça donne des mines réjouies et hilares quand les lumières se rallument. Ça efface la fatigue et ça ne donne pas envie de reprendre la route quand l’heure rappelle qu’il est temps d’être raisonnable…

Christian Lassalle